Les grands-parents et les écrans

Alain, Marie-Pierre et Edith, grands-parents de service cet été, ou qui l’ont été, nous racontent comment ça se passe chez eux, entre les petits-enfants, les activités et les écrans : 

1.- Limitez-vous le temps passé devant les écrans lorsque vous gardez vos petits-enfants. Si oui, comment faites-vous ? Que mettez-vous en place ?

Alain : Tout d’abord, si les parents sont présents chez nous avec leurs enfants, les demandes d’écran sont gérées en priorité par les parents. Si les petits-enfants sont seuls avec nous, nous limitons le temps d’usage de la tablette à plus ou moins une demie heure par enfant de plus de 6 ans. Ils y ont téléchargé des jeux (y compris la Bible App, c’est une bonne raison de jouer !).

Ils ne regardent pas la télévision mais des DVD de dessins animés que nous avons achetés et qu’ils aiment et choisissent. Un temps calme avant le repas du soir (30 min) est dédié à ce plaisir. En tous cas, jamais d’écran avant de se coucher. 

Tout cela est modulé selon la météo et les circonstances. Ils sont déjà habitués avec leurs parents à des règles d’utilisation et à demander d’abord pour se servir de la tablette, donc ça facilite bien les choses. 

Marie-Pierre : Pour nos petits-enfants qui ont des limites d’utilisation des écrans chez eux, c’est assez simple : nous leur demandons d’arrêter au bout d’un certain temps et nous les dirigeons vers une autre activité (jeux de société, ou activité en plein air). Pour ceux qui ont beaucoup plus de liberté chez eux, c’est plus compliqué, tout comme avec ceux qui sont plus grands. 

Edith : Ils sont grands maintenant, donc nous n’avons pas vraiment été confrontés au problème des écrans avant qu’ils soient majeurs. Il y avait la télé, mais ça se gérait quand même plus facilement ! 

2.- Que proposez-vous comme autres activités qui constituent une bonne alternative aux écrans ?

Alain : Chez nous, ils bénéficient d’un jardin avec jeux d’extérieur (balançoires, toboggan, petite maison, ballons, trotinettes, etc.). Nous leur proposons des sorties zoo, parcs, funpark playmobil, muséum, etc. Nous proposons aussi en intérieur un train électrique, un circuit de voitures, des jeux de société car nous sommes plus disponibles, étant à la retraite. Avec l’âge, on espère garder le rythme.

Marie-Pierre : nous avons un jardin avec une table de ping-pong, un trampoline. Nous avons de l’espace, ce qui est un privilège ! De mon côté, je propose beaucoup de jeux de société, car j’aime énormément jouer. Plusieurs de mes petits-enfants aiment également beaucoup jouer. Parmi les jeux qui fonctionnent bien, il y a les « Défis nature » (à partir de 7 ans), qui permettent d’apprendre beaucoup de choses sur la terre et sur les animaux. Avec l’âge des enfants qui évolue et l’évolution de leurs intérêts nous avons parfois dû racheter ou tester de nouveaux jeux. Nous faisons aussi pas mal de sorties avec eux : musées, accrobranche, vélo, bowling… mais cela peut représenter un budget important. Parfois, lorsque nous regardons un film ensemble nous en parlons après. Nous avons aussi fait cela avec des livres : chacun lit le même livre et nous nous retrouvons pour en discuter.

Edith : Je dirais que nous comptions sur la prévention, on organisait d’avance des activités : musées, parcs zoologiques, playmobils funpark, on les baladait beaucoup, c’était notre manière de ne pas les voir trainer derrière un écran. 

Il faut s’organiser pour proposer un programme attractif. Nous leur laissions toujours le choix, mais généralement, ils étaient partants. Mais il faut souligner que les relations avec les grands-parents sont d’emblée plus cools qu’avec les parents, donc ils envisagent ça différemment. 

3.- Vous voulez ajouter qqch ? Une difficulté ? Une anecdote ?

Alain : Les temps d’écran sont modulés en fonction des âges. Plus ils sont âgés, plus les jeux vidéos sont élaborés, et plus c’est difficile pour eux d’arrêter. Il faut négocier, mais on est plutôt cool ! Aujourd’hui ils vivent dans un monde numérique et on essaye de garder un équilibre entre écrans et autres activités ludiques. Pas toujours évident, surtout quand il pleut !!!

Marie-Pierre : parmi les activités qui ont bien marché pour les plus grands, une année, mon gendre réparait sa clôture et il a demandé à ses enfants et neveux de l’aider. Ils ont ainsi appris à bricoler et ont bien participé ! 

Lorsque certains de nos petits-enfants étaient ados, nous invitions le groupe de jeunes de l’église à venir chez nous ; les adolescents pouvaient ainsi jouer et discuter ensemble. Nous étions même allés dans un parc de trampolines avec eux, cela fonctionnait bien.

Edith : une année, nous recevions une amie étrangère pendant que nous gardions notre petite fille de 6 ans. Nous sommes allés au musée Picasso, ce qui n’était pas forcément de son âge, mais cela s’est présenté ainsi. Notre petite fille s’intéressait beaucoup aux tableaux et commentait à sa façon les œuvres qu’elle voyait, ce qui faisait beaucoup rire les autres visiteurs. Cela montre qu’il y a quantité d’activités qui peuvent plaire à nos petits-enfants et auxquelles on n’aurait pas forcément pensé !

Et vous, quelles sont vos astuces pour bien occuper vos petits-enfants ? Quelles sont vos difficultés ? 

À lire :

• Grands parents de la génération écran, Gary Chapman et Arlene Pellicane, Farel, 2021
• Pour aller plus loin : Élever ses enfants à l’ère numérique, Gary Chapman et Arlene Pellicane, Farel, 2017
• 101 questions pour animer et approfondir les discussions en famille, Gary Chapman et Ramon Presson, Farel, 2021